Description
Bibliothèque des symboles – Le Diable (Roger PARISOT).
Le mal qui existe dans le monde, celui que commettent les hommes, celui dont souffrent les innocents, a-t-il un responsable suprême, Satan ou Lucifer, c’est-à-dire le Diable, prince des Ténèbres et empereur des Enfers ? Toutes les religions ont eu à répondre à ces questions. De ce maître trompeur, quelles sont les plus adroites ruses ? Celles qui ont fait croire qu’il existait à tant de témoins de ses apparitions et de signataires de pactes avec lui, de sorcières et de possédés, de participants au Sabbat et d’officiants aux messes noires ? Ou celles qui font croire aujourd’hui au plus grand nombre qu’il n’a jamais existé ?
En tant que Diable (dia-bolein), il désunit, antithèse du symbole (sun-bolein) qui réunit. Ainsi fait-il office, d’abord, d’antisymbole et, enfin, d’antichrist. Quand la divinité dit : ” je suis Celui qui est “, la malignité ricane : ” je ne suis pas celui qui n’est pas. ” Le Diable existe bel et bien, mais ici et maintenant, et voilà tout. Il s’acharne à nier son existence, la seule chose à laquelle il puisse prétendre, et simultanément, à faire croire qu’il jouit d’une essence supérieure : celle, angélique, de Lucifer.
Le prince des Ténèbres et Lucifer, le Porte-Lumière révolté, ne se confondent pas, sauf si, à terme, le Diable l’emportait sur Dieu. Le Grand Mystère du Salut de Lucifer ne cessera jamais de nous hanter en raison de la confusion que le Diable veut opérer avec lui. Ceux qui ont été séduits par le Malin croient discerner parmi les ténèbres du prince la lumière de l’Ange.
Le mal, le laid, le fallacieux ne furent, ne sont et ne seront jamais ailleurs que dans l’instant illusoire de la double dépendance à l’avenir et au passé. Le présent vrai étant l’affranchissement du progrès et du regret.
Le Diable existe par certains faits qui sont les siens. Le mal commis en fait partie ; sorcelleries, possessions aussi. Sabbats et messes noires pétrissent l’argile de sa chair lubrique et donnent souffle à sa voix salace.
Aucune tradition n’a ignoré le Diable, lutté contre les ruses existentielles qui le façonnent à chaque instant. Et, plus que tout autre personnage, historique ou imaginaire, le Malin a inspiré peintres et musiciens, poètes et romanciers, producteurs ou metteurs en scène.
159 pages.