Description
Salazar et la révolution au Portugal (Mircea ELIADE).
1942, Portugal. Mircea Eliade – qui allait devenir le principal historien des religions du XXème siècle – occupe à Lisbonne le poste d’attaché culturel à l’ambassade de Roumanie. Il retraçait, dans un vaste travail de documentation historique et d’analyse – publié ici pour la première fois en français – l’évolution du Portugal, depuis la fin de son “âge d’or” et l’établissement d’une monarchie constitutionnelle, étudiant le rôle des idées libérales, de la franc-maçonnerie, du carbonarisme ou des puissances étrangères, jusqu’à l’avènement de la république portugaise – cela à travers une situation de longues guerres civiles effectives ou larvées, d’assassinats politiques et de coups d’Etat, jusqu’encore aux perspectives d’insurrections communistes. Et, finalement, il analysait cette oeuvre accomplie à la faveur d’un coup d’Etat militaire, par un homme, Antonio Salazar, chrétien engagé en politique et économiste reconnu, qui avait pris peu à peu seul les rênes du pouvoir et instauré une dictature salvatrice à partir de 1928 : un an après, le budget national, largement déficitaire, avait notamment déjà été équi-libré. Face à une partie du camp républicain et démocrate, et à la franc-maçonnerie qui avait promis qu’ “en deux générations, le Portugal éliminerait définitivement le catholicisme”, Salazar venait de répondre par la création de l’Estado Novo- l’Etat Nouveau, chrétien, national et corporatiste.
“Ce livre est né d’un doute, et a vu le jour pour répondre à une question que son auteur n’a pas cessé de se poser depuis désormais une dizaine d’années : une révolution spirituelle est-elle possible ? Une révolution qui ait comme protagonistes des hommes qui croient, avant tout, à la primauté du spirituel est-elle historiquement réalisable ? Le Portugal d’aujourd’hui, le Portugal de Salazar est peut-être l’unique pays au monde à avoir tenté de répondre à de pareilles questions. Salazar a tenté de sauver le Portugal à travers une révolution chrétienne – et il y a réussi.”
343 pages.